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8 décembre 2014

Un vrai salut au peuple iranien

Vous lirez ci-dessous un article paru dans Le Monde, qui illustre comme rarement le sous-titre de Planète sans visa : Une autre façon de voir la même chose. Le Monde, et toute la presse avec lui, pratique la recette du pâté d’alouette. Laquelle consiste à mélanger ensemble un cheval et une minuscule alouette. Le cheval, en la circonstance, se traduit par des milliers d’articles sur le nucléaire iranien et le régime des mollahs. Et l’alouette, bien entendu, c’est cette sécheresse apocalyptique créée par les hommes, et qui menace de destruction pure et simple l’ancien Empire des Perses, qui existe, sous une forme ou une autre, depuis des millénaires. Je ne dis évidemment pas que l’arme nucléaire, éventuellement entre les mains de fous de Dieu iraniens, n’est pas un problème. C’en est un, et il faut le traiter. Mais d’évidence pour moi, tout doit être désormais pensé dans le cadre de la crise écologique, qui n’a que faire de nos agendas. Les dirigeants iraniens, mais les nôtre aussi, cela va de soi, agissent comme des aveugles volontaires, qui verraient dans les ténèbres un lumignon trembloter. Et qui le prendraient pour une vraie Lumière. Pauvres de nous. De même, combien d’analyses à propos des révolutions arabes et du sort, en particulier, de l’Égypte, pays sans lequel notre Occident serait bien plus mal placé encore dans le Moyen-Orient ? Combien de supputations sur le général Sissi, les Frères musulmans, les salafistes locaux ? Et combien pour dire cette évidence que le Nil, seule source de vie dans ce pays désert, ne saurait longtemps encore satisfaire les appétits d’une population de près de 90 millions d’habitants, dont la croissance démographique reste folle ? Je vous l’ai dit et répété tant de fois que j’hésite une seconde, mais pas davantage : il va falloir tout rebâtir. Notre imaginaire est de pacotille. Notre réflexion est d’une telle faiblesse qu’on se laisse aller, parfois, à ne guère miser sur l’avenir. Mais ça passe. En tout cas, chez moi, ça passe. Les Iraniens ont beau essayer de nier la gravité de la crise de l’eau, certains écologistes considèrent qu’il est déjà trop tard pour arrêter le train en marche d’une grave sécheresse. Pour les plus alarmistes, l’Iran sera ” la prochaine Somalie “, ” un pays des fantômes dans trente ans “, transformé en ” un immense désert “. Réputé pour son climat continental, le pays connaît des changements radicaux et abrupts. Ces deux dernières années, le lac d’Oroumiyeh, qui fut le plus vaste du Moyen-Orient (5 200 km2), situé dans la région iranienne de l’Azerbaïdjan (nord-ouest), s’est asséché à 95 %. Pour tenter de le sauver, le président modéré, Hassan Rohani, a décidé, le 27 novembre, de lui consacrer un budget de 7 300 milliards de rials (178 millions d’euros). Un autre plan est également en négociations avec les différents groupes de travail, baptisé ” Nakasht “(” ne pas cultiver “). S’il est adopté, les agriculteurs des champs avoisinant la rivière de Zarineh Roud, qui se déverse dans le lac d’Oroumiyeh, seront payés 5 millions de tomans par an (1 200 euros) pour chaque hectare non cultivé. Téhéran connaît aussi des problèmes d’eau. L’été dernier, trois des cinq barrages alimentant la capitale ont été pratiquement vidés, obligeant les autorités à mettre en place des programmes de rationnement. Dans la ville d’Ispahan, dans le centre du pays, l’assèchement de la rivièreZayandeh Roud a également profondément marqué les Iraniens. ” La nature ne résiste plus “Pour le climatologue Nasser Karami, ces changements climatiques brutauxmontrent que ” leseuil de tolérance a été dépassé et que la nature ne résiste plus “. Pour cet enseignant à l’université de Bergen en Norvège, la cause principale résulte de la croissance démographique – l’Iran compte 78 millions d’habitants, deux fois plus qu’il y a quarante ans – et du développement économique du pays. A la suite de la révolution en 1979 et de l’avènement de la République islamique, l’Etat a permis le développement sans limite de l’agriculture dans le pays, cherchant par ce biais une assise sociale et un soutien parmi les couches défavorisées et rurales. C’est le cas des régions avoisinantes d’Ispahan et de celles du lac d’Oroumiyeh. Dans l’Azerbaïdjan, la superficie des champs cultivés est passée de 150 000 à 600 000 voire 800 000 hectares. Lire la suite sur Le Monde

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