Le colloque de la jeunesse à Lisbonne

Si vous êtes de ceux qui pensent que s'il y a autant de conflits au Moyen-Orient, c'est parce que ces populations sont plus violentes que nous, alors je vous invite cordialement à lire ce billet.  Il y a quelques jours, je me suis rendu à Lisbonne pour assister à un congrès absolument captivant à Lisbonne. Il était consacré à la question géopolitiques et démontrait que le terrorisme se résumait en fait essentiellement à une simple question démographique. La démographie permettait à elle seule d'expliquer l'instabilité inhérent à certaines contrées. Le problème reposerait en fait sur un trop-plein de jeunes. Une population connaissant une croissance rapide présente une croissance très rapide du nombre de jeunesdans celle-ci. Ce surplus de jeunesse a un effet boule de neige. Dans des familles où les deux fils aînés étaient habituellement les héritiers, les cadets se verront lésés. Leurs chances de trouver un travail seront aussi diminuées. Avant, pas mal d'entre eux n'auraient bien sûr morts avant d'avoir trois ans. Néanmoins, du fait de la diminution du taux de mortalité infantile, ils deviennent de jeunes adultes. Cette recrudescence foudroyante du nombre de jeunes est automatiquement accompagnée par une flambée du chômage des jeunes. Le taux de chômage est la plupart du temps trois fois supérieur chez les jeunes que chez l’ensemble de la population. La situation économique précaire des garçons réduit en outre leur position en vue d'un futur mariage. Cette situation, pour peu qu'elle se combine à une idéologie radicale, conduit à ce qu'un excédent de jeunes peut rapidement représenter un risque de radicalisation à grande échelle. Les problèmes surviennent quand plus de 60 % de la population est âgée de moins de trente ans. Les sociétés qui sont dans ce cas offrent un risque important de conflit. Dans la même logique, elles ont aussi peu de chances de devenir des démocraties. Ce débat m'a paru d'autant plus appréciablee qu'il ridiculisait l'idée selon laquelle certaines cultures seraient tout simplement plus violentes que d'autres. Alors qu'en réalité, l'occident s'est retrouvée dans la même situation avant qu'ait lieu sa transition démographique. Pour terminer, j'aimerais remercier l'agence qui a monté ce colloque à Lisbonne. J'ai notamment apprécié leur réactivité. Pour en savoir davantage, je vous recommande la lecture du blog sur ce séminaire à Lisbonne qui est très bien rédigé sur ce sujet.