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22 novembre 2017

Une cause de l'islam radical

La crise de transition du monde arabe, qui abandonne très rapidement son système d’organisation traditionnel et se trouve confronté à une modernité à inventer, a évidemment un impact sur les Français musulmans ; tout comme la succession de crises politiques et géopolitiques qui affectent cette partie du monde. La transformation des sociétés arabes, d’une part, la violence des conflits – et les interventions occidentales –habitent leur quotidien et créent des sentiments duaux : ils savent que l’organisation traditionnelle n’est plus un recours face à leurs difficultés quotidiennes, que la sécurité qu’aurait pu représenter le lien avec des sociétés traditionnelles stables a disparu. Ils se représentent également leurs pays d’origine, et leur culture, comme pris en otage par le jeu des puissances occidentales (Palestine, Irak, Syrie, etc.) et s’identifient aux victimes du Moyen-Orient. Un être au monde victimaire se construit peu à peu, avec ses ennemis : les Américains, les Israéliens, les Occidentaux, qui ont tôt fait de se transformer dans la bouche de certains radicaux en « Croisés » ou en « Juifs ». L’antisémitisme est ainsi devenu un marqueur d’appartenance pour ce groupe, qui se pose à la fois en victime de puissances hostiles et en porteur d’une solution : l’islam. Un islam qui apparaît comme une réponse au malaise identitaire car il permet de répondre à la question « Qui suis-je si je ne suis ni vraiment français ni citoyen du pays d’origine de mes parents ? ». Un islam qui se veut en rupture avec celui des grands-parents, des parents qui ont baissé la tête, des parents qui ont été les victimes de ceux qu’ils dénoncent par ailleurs (l’Occident, la colonisation voire les « Croisés »). Un islam qui de fait n’est plus transmis par la famille mais par des groupes politico-religieux divers (Tariq Ramadan, Frères musulmans, Tabligh, salafistes, voire État islamique), qui jouent sur le sentiment de victimisation et sur la nécessité de « relever la tête », quitte à faire peur ; ce qui permet également de dépasser la condition de victimes.

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