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14 octobre 2015

Tous contre la droite et l'extrême

En PACA, aux élections régionales de décembre prochain, les forces de gauche vont devoir affronter la droite extrême avec Christian Estrosi et l'extrême droite avec Marion Maréchal le Pen. Quand elle décore un de ses camarades du Front National qui arbore fièrement sur son bras un tatouage nazi, Marion Maréchal le Pen fait honneur aux idées nauséabondes de son grand père et elle confirme que sous ses apparences "républicaines", le FN reste un parti peu recommandable qui n'a pas rompu avec son idéologie d'extrême droite. La benjamine de la famille Le Pen incarne en réalité la face la plus noire du FN et il serait très risqué, sans même parler de son jeune âge, de lui confier la gestion de la Région PACA. Quand il lève le tabou du droit du sol qui est pourtant une conquête "nationale" et "révolutionnaire", Nicolas Sarkozy apporte de l'eau au moulin du Front National et participe à la même stratégie d'amalgame et de manipulation qui consiste à semer le doute sur les acquis de la République et de l'identité nationale. Christian Estrosi joue la même partition et affole le petit peuple en parlant de cinquième colonne en évoquant un complot islamiste. En usant d'un humour douteux pour comparer les migrants à une fuite d'eau, Nicolas Sarkozy est encore sur le même registre. Ce discours de café du commerce, caricatural, réducteur, simpliste est le reflet d'une époque qui cherche à tout prix à trouver des responsables pour expliquer ses maux: l'Europe passoire, l'immigration, le grand marché cosmopolite de la mondialisation sont des cibles faciles pour des responsables politique en mal d'autocritique et d'imagination. Le terrain est propice à la propagation de ces idées quand on sait que plus d'un tiers des français adhère aux idées de Marine le Pen et si l'on considère que près de la moitié pense qu'elle ne représente pas un danger pour la démocratie. Face à cette surenchère démagogique qui fait son lit sur l'insécurité sociale, la gauche divisée cherche un second souffle et espère que les résultats économiques attendus sur le front du chômage vont lui permettre de rebondir. Mais la position d'attente ne peut faire office de stratégie politique. Au delà des divergences économiques, la gauche doit s'adresser clairement à son électorat, en l'exhortant de ne pas laisser le champ libre à un retour de Sarkozy, voire pire. Elle n'a pas d'autre choix que de se rassembler pour incarner une nation ouverte, tolérante, plurielle et partir à la reconquête des territoires perdus de la République, des jeunes, des cités, des classes populaires. Elle n'a pas d'autres choix que de construire des ponts entre toutes les composantes du corps social là où d'autres construisent des murs. Elle n'a pas d'autres choix que d'inventer un nouveau contrat social qui replace l'homme au cœur de toutes les préoccupations, dans son environnement social, économique et écologique. En réponse à cet impératif de recomposition sociale et de résistance à la droite extrême, la division de la gauche relève du suicide politique. Elle est un luxe qu'elle ne peut plus s'offrir. Pour reconquérir l'opinion, convaincre les déçus, les abstentionnistes, les indécis et se donner les moyens de remporter les prochaines élections, il est urgent que la gauche s'unisse, dans toutes ses composantes, et trouve le moyen de se respecter dans sa diversité. Ce rassemblement ne se fera pas sans le socle commun de cette république sociale dont la gauche est si fière et dont elle a tant besoin.

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